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Le CODEV : la puissance de l’intelligence collective au service des individus

Façons de travailler

Le co-développement permet de se retrouver régulièrement entre pairs, et de discuter d’une problématique rencontrée par l’un des membres du groupe. Les participants recherchent des solutions ensemble, afin de repartir avec un plan d’action.

Retour d’expérience de l’équipe Anima Néo.

Introduction au Co-développement

Origine et grands principes

Adrien Payette et Claude Champagne ont créé le processus de CODEV en 1997 et le définissent comme « une approche de groupe ouverte, collaborative et appréciative de réflexion sur l’action. Il vise à constituer une communauté de personnes (de 4 à 8) qui veulent se donner le temps et les moyens pour s’entraider et apprendre ensemble afin de devenir plus efficaces. »

Ils complètent leur définition en disant que « ces personnes ont comme projet commun d’expliciter leurs meilleures pratiques et de se conseiller mutuellement pour élargir leur compréhension et leurs stratégies d’action à propos de leurs préoccupations, problèmes et projets. »

Le co-développement repose sur 4 éléments : la verbalisation, la co-construction, la réflexivité et l’action.

Verbaliser permet de communiquer aux autres mais aussi de s’écouter.

La co-construction et la réflexivité vont apporter une divergence de points de vue et entraîner une prise de conscience sur sa manière de réagir et de se comporter.

Ainsi, le co-développement permet d’aborder à des situations concrètes et à aboutir des actions concrètes pour expérimenter de nouvelles solutions.

Apports du Co développement

Cette approche de développement est très puissante pour des personnes qui croient pouvoir apprendre les unes des autres afin d'améliorer leurs pratiques et leurs postures professionnelles.

Les apports sont nombreux pour l’individu et le collectif :

  • Favoriser la prise de recul, aide à faire le pas de côté sur sa pratique quotidienne
  • Renforcer les liens, l’état d’esprit d’équipe, l’entraide au sein d’un groupe de pairs
  • Améliorer la qualité des relations : écoute, non-jugement, ouverture à l’autre
  • Aider à l’harmonisation des pratiques professionnelles
  • Encourager l’expérimentation et le passage à l’action
  • Accompagner la pratique de la questiologie

En pratique, comment se passe un Co-développement ?

Le groupe de Codéveloppement prend vie au sein une bulle de bienveillance et de confiance. Le cadre de confidentialité instauré doit permettre à chacun de s’autoriser à s’explorer, parler de soi et de sa pratique professionnelle.

3 rôles sont nécessaires pour faire fonctionner le groupe :

  • Le porteur d’un sujet, d’une préoccupation ou d’un problème
  • Les contributeurs au service du porteur du sujet
  • Le facilitateur, garant du cadre fixé par le groupe et guide dans la pratique du questionnement tout au long de la séance

A chaque séance, le groupe choisit un nouveau sujet à explorer permettant à chaque personne d’être tour à tour “porteur de sujet” et de grandir grâce au collectif.

Déroulé type d’une séance

Les échanges sont structurés par un processus défini en étapes invariables. Nous avons pu consolider le déroulé suivant après l’avoir éprouvé et adapté au sein de plusieurs groupes.

 

1/ Accueil des participants

Accorder du temps au bon démarrage de la séance est primordial afin de se mettre en conditions pour garantir une qualité d’écoute et de disponibilité les uns aux autres.

C’est le moment pour chacun de partager son état d’esprit et, pour le porteur du sujet de la séance précédente, de revenir sur ses expérimentations. Le but n’est pas de rendre des comptes au groupe mais de partager son vécu et son ressenti, sans jugement.

 

2/ Choix du nouveau sujet

Ensuite, chaque participant réfléchit à un ou plusieurs sujets qu’il souhaite explorer durant cette séance. Puis, à travers les discussions, le groupe va décider ensemble du sujet sur lequel travailler.

Les modes et critères de décision diffèrent selon les groupes et nécessitent d’être posés dans la séance introductive.

 

3/ Description brève du sujet

Une fois le sujet choisi par le groupe, le porteur de ce sujet expose brièvement la situation et le contexte.

 

4/ Clarification

Après cette présentation, les contributeurs posent, à tour de rôle, des questions ouvertes afin de clarifier le contexte et soulever des éléments de compréhension dont ils auraient besoin.

Nous utilisons la pratique des questions en flux tiré : Le porteur du sujet est maître du rythme des questions. Les contributeurs attendent le “Go” de sa part avant de poser la question suivante.

Pendant cette phase de questions, le porteur du sujet prend le temps d’intégrer les questions posées, à sa manière. Il peut les écrire, dessiner, commencer à noter des éléments de réponse, “juste” écouter...

A la fin de cette étape le porteur synthétise les éléments à clarifier sur le contexte. Il est libre de restituer au groupe ce qu’il souhaite. Il n’y a aucune obligation à répondre à toutes les questions. Certaines questions peuvent d'ailleurs déjà contribuer à une prise de conscience car ce sont probablement des questions que le porteur du sujet, tête dans le guidon, n’a pas eu l’habitude de se poser.

 

5/ Formulation de la demande

En restituant son contexte, le porteur du sujet est invité à formuler sa demande au groupe : quelle problématique souhaite-t-il résoudre ?

Le facilitateur joue un rôle clé durant cette étape afin de s’assurer que le porteur du sujet s’engage sur une problématique qui représente suffisamment d’enjeux pour lui, dépend réellement de lui et qui est assez spécifique pour être explorée durant la séance.

 

6/ Exploration

Nous entrons ensuite dans le cœur du co-développement. Toujours sur le principe du “flux tiré”, les contributeurs posent des questions ouvertes, sans induction, au porteur du sujet afin de l’amener à aborder sa problématique sous un autre prisme et l’aider à faire un pas de côté.

Une dizaine de questions peuvent être posées pendant ce premier tour.

 

7/ Première synthétisation

Après cette première phase de questions, le porteur du sujet est invité à faire une pause pour les digérer. Il prend le temps de partager au groupe les premières réflexions qui émergent.

 

8/ Approfondissement

En accord avec le porteur du sujet, le groupe part sur une nouvelle phase de questions en s’autorisant à aller plus en profondeur. Les questions peuvent venir questionner les valeurs, les croyances, les motivations intrinsèques du porteur du sujet.

Le facilitateur de la séance doit pouvoir continuer à guider le groupe dans les questions afin que celles-ci restent ouvertes sans orienter ni apporter de jugements.

 

9/ Partage des premières pistes

A l’issue de cette deuxième phase de questionnement, le porteur du sujet prend de nouveau le temps de synthétiser ses idées, partager au groupe ses réflexions. Cette fois-ci, il va plus loin en commençant à élaborer de premières pistes d’action lui permettant de répondre à sa problématique de départ.

 

10/ Partage d’expériences

Durant cette étape, la parole est donnée aux contributeurs afin qu’ils partagent des expériences vécues qui font écho au sujet abordé. Chacun partage son expérimentation, que le résultat ait été satisfaisant ou non. Le but de cette étape est d’encourager le passage à l’action en se détachant de la quête d’un résultat absolu.

 

11/ Plan d’action

C’est le moment où le porteur du sujet, riche de toutes ces questions qui sont venues éclairer sa problématique, des prises de conscience qui ont émergées et des partages d’expérience de chacun, va pouvoir partager son plan d’action.

Dans cette dernière étape, le facilitateur est là pour creuser ses actions de manière à les ancrer dans sa réalité et s’assurer qu’elles soient suffisamment simples, réalistes, réalisables, qu’elles dépendent bien de lui et qu’elles vont l’aider dans la résolution de sa problématique.

 

12/ Feedback collectif

Pour clôturer la séance de codéveloppement, nous faisons un dernier tour de table où chacun partage au groupe ce avec quoi il repart : un apprentissage, une prise de conscience, un ressenti, une action, etc.

 

Retour d’expérience des co-pilotes du changement

Les groupes de CODEV qui fonctionnent

Nous avons eu l’occasion d’animer des groupes de Co développement de différents horizons et dans différents contextes :

  • Intra entreprise : accompagnateurs du changement, managers, Product Owners
  • Inter entreprise : entrepreneurs individuels, Scrum master

Les groupes étaient composés de 4 à 6 personnes pour une durée de 6 à 8 séances.

Constituer des groupes de pairs au sein d’une même entreprise a un réel intérêt pour permettre de se sentir moins seul dans ses problématiques quotidiennes, prendre du recul sur ce que l’on vit, renforcer les liens et harmoniser les pratiques.

En inter-entreprise, cette approche est également très intéressante car elle permet de s’autoriser à poser plus de questions, à lâcher prise et à faire un pas de côté en s’enrichissant des pratiques de professionnels dans d’autres contextes.

Quel que soit le contexte du groupe, le principal facteur de succès repose sur la conviction qu’ont les individus qui le compose, à apprendre des autres afin d'améliorer leurs pratiques professionnelles et à être prêt à s’engager dans une véritable introspection.

Le rôle primordial du facilitateur

Le facilitateur a pour mission de guider le groupe tout au long des séances et d’être garant du cadre. Pour cela, il doit faire preuve d’une écoute active continue et être autant attentif à la dynamique collective qu’à celle des individus du groupe.

Lors de la séance introductive de CODEV, le facilitateur aide le groupe à poser le cadre et invite les participants à être acteurs des règles du groupe (gestion des retards et absences, déroulé d’une séance, le questionnement, communication entre les séances, …).

Au cours de chaque séance, il cherchera à stimuler les interactions au sein du groupe et sera pour cela particulièrement attentif à :

  • L'expression de la demande par le porteur : celle-ci doit être suffisamment claire, le porteur doit pouvoir agir dessus et cela doit représenter un vrai besoin pour lui.
  • La formulation des questions posées par les contributeurs (questions ouvertes, non orientées, non jugeantes, ...).

Cela nécessite donc d’avoir des compétences fines en matière d’écoute, de questiologie et de facilitation de groupes.

Si l’envie et l’engagement des participants dans le temps est réel et que l’animateur sait guider le groupe alors chacun ressortira grandi de cette expérience tant sur ses pratiques que sur sa posture et ses compétences.

 

Vous souhaitez mettre en place un groupe de co-développement au sein de votre entreprise ?

Vous souhaitez être tenu informé des prochaines sessions chez Anima Néo ?

Contactez nos facilitateurs : Doris DAVIET et Matthieu PIERRES

Article rédigé par

Doris Daviet

Co-pilote du changement

Charlotte May-Carle

Co-pilote du changement