On s'appelle ?

Vocation, vision et tutti quanti

Transformation culturelle

"Mais bon Dieu ! A quoi ça sert de se poser ces questions de vocation, de vision, de mission, d’ambition, de stratégie, de valeurs ??... Pffff !!!!

"Hum… Je vous propose de vous installer confortablement, nous allons discuter et illustrer tout cela calmement à travers de 3 cas d’entreprises que je connais bien : Favi, Huawei et Delancey Street."

La vocation, qu’est-ce que c’est ?

Une entreprise est un objet social qui vit en délivrant de la valeur à des clients au travers de produits et de services. Appelons cela sa vocation. Généralement, il s’agit de transformer des valeurs d’usage et/ou d’estime apportées à l’utilisateur en valeur financière d’échange par la grâce du business model de cette entreprise. Illustrons cette notion avec nos exemples :

 

  • Favi est une fonderie industrielle qui produit des pièces en aluminium pour l’automobile. « Je conçois, j’industrialise et je vends des pièces en aluminium pour l’automobile », c’est une vocation.

 

  • Huawei produit des solutions numériques en terminaux, réseaux et cloud, pour les opérateurs, entreprises et consommateurs. « Je conçois, j’industrialise et je vends des solutions d’infrastructure, de la capacité de stockage de données, des téléphones portables pour des opérateurs, des entreprises et des consommateurs », c’est une autre vocation. Contrairement à celle de Favi, la vocation de Huawei adresse des marchés et des natures de produits très différents. Il est donc très probable qu’elle appelle à être divisée en sous-éléments définissant des entités distinctes dans l’organisation de l’entreprise.

 

  • Delancey Street est une fondation qui réinsère des délinquants et des personnes marginalisées en réunissant leurs compétences pour monter de petites entreprises. Par exemple un chauffeur de poids lourd et un cuisinier vont travailler ensemble pour créer un food truck. Ça me parait aussi fonctionner dans le cadre de cette notion de vocation même si la transformation de valeur est un peu plus complexe dans ce cas.

Certes… mais à quoi cela sert-il concrètement ?

A mon sens, la vocation a pour vertu principale de développer la capacité d’initiative à grande échelle dans l’entreprise. Si tous les collaborateurs partagent ce qui entre ou non dans le cadre global des activités de leur société et plus spécifiquement de l’entité à laquelle ils sont rattachés, il y a de grandes chances pour que leurs propositions s’inscrivent dans ce cadre.

Puisque les propositions sont pertinentes, leur mise en application est facilitée. Ainsi un plus grand nombre d’initiatives arrivent à leur terme et nous agissons favorablement sur la performance, l’engagement et la proactivité des collaborateurs. 

Cela profite donc à la fois au plan collectif en mobilisant les énergies dans une direction commune et au plan individuel sur les fronts de l’engagement, de la proactivité, de la responsabilisation.

Mais alors...qu’est-ce que la vision ?

 

La vision définit dans quelles intentions la vocation devrait être réalisée pour que l’entreprise soit une réussite pour ceux qui la dirigent. Un entrepreneur a aussi des valeurs, des croyances, un état d’esprit, des principes auxquels il est attaché. Ce sont eux qui se traduisent dans la vision. Pour revenir à nos exemples :

 

  • Chez Favi, la vision est L’Homme est bon, l’amour du client. Cette vision implique de mettre en adéquation propos et fonctionnement de la société. Si l’Homme est bon, inutile de chercher à le contrôler. Ainsi, cette croyance a amené l’entreprise à abroger tous les processus de contrôle de ses employés.

 

  • Pour Huawei la vision est No people, no mistake (pas d'humains, pas d'erreur). Ici, le regard porté sur ce qui fait la réussite de l’entreprise est régit par les principes d’industrialisation et d’automatisation.

 

  • Enfin, Delancey Street a une vision double. Each one, teach one (chacun apprend à l'autre) explicite la ligne directrice du fonctionnement du programme et traduit une intention de mutualisation des compétences. Ensuite, Enter with a history, leave with a future (Entrez avec un passé, partez avec un futur) est l’ambition que la fondation se donne vis-à-vis des personnes qui la rejoignent. Ce qui est frappant ici, c’est la concision et la justesse des formulations pour traduire les idées directrices de la structure.

Il me parait important de noter que dans ces trois cas la vision n’est pas qu’une vitrine. Elle décrit des éléments tangibles du fonctionnement, de l’état d’esprit, des comportements, des postures managériales au sein de ces structures. Elle est une synthèse des traits culturels effectifs de l’entreprise.

 

Et dans bien des cas, c’est ça qui cloche ?!

 

En effet, si la capacité d’initiative est perçue comme faible dans une entreprise, il est très probable que cela soit lié à un problème de définition ou de communication de la vocation. 

La vision permet d’expliciter les axes majeurs des croyances, des valeurs, de l’état d’esprit qui régissent le fonctionnement intime de la structure. C’est, aussi, à mon avis, une fondation de la culture managériale de l’entreprise. On imagine bien que les postures seront bien différentes dans une entreprise qui croit que « l’Homme est bon » et dans une autre qui pense « Pas d’humain, pas d’erreur ».

Ce couple vocation / vision a de multiples répercussions. Par exemple, sur la nature des profils de collaborateurs que l’entreprise saura attirer et fidéliser. Puisque la vocation et la vision définissent l’ère de jeu et l’état d’esprit du jeu… cela induit aussi fortement sur qui seront les joueurs.

Un dernier point intéressant au sujet de notre duo c’est qu’il propose une référence pour conduire la construction de plans stratégiques cohérents. Si nous considérons que la vocation et la vision sont nos « drivers », il nous reste à nous entendre sur :

 

  • La situation initiale,
  • Une ambition à viser respectant le couple vocation / vision,

Pour être en mesure de définir un chemin qui ait du sens pour tout le monde. 

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Article rédigé par

Clément Duport

Co-pilote du changement

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